L’esclavage moderne existe
En Belgique, on dénombre 11.000 esclaves modernes victimes de l’exploitation par le travail. Leurs droits élémentaires ne sont pas respectés : peu de repos, une somme dérisoire pour salaire, des conditions d’hébergement misérables, etc. Les enfants ne sont pas épargnés par le phénomène puisque des entreprises les engagent comme travailleurs.
Dans le monde, on dénombre pas moins de 50 millions d’esclaves modernes victimes de l’exploitation par le travail, et ce, par an.
Les droits et les conditions de travail doivent être respectés dans notre pays. C’est la raison pour laquelle la commission spéciale « Traite et Trafic des êtres humains » a évalué la législation et la politique en la matière dès le 24 février 2022 avec l’appui de dizaine de spécialistes tels que des avocats, des associations d’aide aux victimes, des inspecteurs sociaux, etc.
Très souvent, les victimes de traite et trafic d’êtres humains n’ont pas de titre de séjour. Par crainte de se voir renvoyer du territoire, les victimes n’osent pas prendre contact avec les autorités et sont à la merci d’exploitants. En amont, il s’agit de lutter en profondeur contre le dumping social [ … ] pour prévenir, plutôt que guérir.
Khalil Aouasti, Président de la commission et député fédéral
Assurer les droits
La commission spéciale « Traite et Trafic des êtres humains » a ainsi émis 100 recommandations afin de lutter contre les différentes formes d’esclavage moderne :
➡️ Lutter contre le dumping social : limiter la chaîne de sous-traitance, affirmer la responsabilité solidaire, adapter la législation des marchés publics.
➡️ Améliorer la détection et l’accompagnement des victimes sur leurs droits : former spécifiquement les acteurs de première ligne tels que la police, la justice etc.
➡️ Créer un guichet unique de première ligne : accueillir, informer et accompagner les victimes potentielles qui résident de manière irrégulière sur le territoire.
➡️ Assurer une meilleure indemnisation des victimes : adapter le Fonds pour les victimes.
La Chambre a adopté ces 100 recommandations fin mai.