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Discours de Paul Magnette au Congrès des Communes - 26 novembre 2023

Revivez le discours de Paul Magnette au Congrès des Communes de ce 25 novembre 2023 qui s'est tenu à Wavre. 

Revivez le discours de Paul Magnette au Congrès des Communes de ce 25 novembre 2023 qui s'est tenu à Wavre. 

Bonjour, chers amis, chers camarades. Quel plaisir de vous voir si nombreux ce matin à Wavre. Un dimanche matin, fin novembre, alors qu'on a déjà eu beaucoup, beaucoup d'activités ces dernières semaines, qu'on a encore pas mal de congrès, qu'on est en pleine négociation sur la formation des listes, etc., etc.

C'est vrai qu'on avait pris un petit risque, mais vous êtes très très très nombreux, la salle est comble et donc on peut dire que ce congrès est d'ores et déjà réussi. Merci pour votre mobilisation.

Merci vraiment du fond du cœur à toutes celles et tous ceux qui se sont impliqués dans ce grand processus. Ça a été dit, aujourd'hui on passe trois bonnes heures ensemble à faire un peu la synthèse de l'ensemble de nos visions et de nos revendications pour les pouvoirs locaux, mais c'est le résultat d'un très très long travail : neuf ateliers, des dizaines d'heures de réflexion, et ça n'aurait pas été possible sans toutes les équipes du secrétariat général de l'IEV, de la Com', ça n'aurait pas été possible sans les intervenants, ça n'aurait pas été possible sans les centaines de militants qui sont venus à ces ateliers, ça n'aurait pas été possible sans notre formidable duo du jour de Fabienne et de Christophe, et ça n'aurait pas été possible sans vraiment celle qui a été la cheville ouvrière au sein de l'IEV, Rim Ben Achour. Je pense que toutes et tous, ils méritent, elles méritent vos applaudissements les plus chaleureux. Merci vraiment du fond du cœur.

Ce congrès me fait plaisir à double titre. D'abord, comme président, parce que ça a été un formidable processus. Les militants parfois nous disent qu'on reçoit les programmes quelques semaines avant les élections, on doit se réunir, apporter quelques amendements, mais dans le fond, on n'a pas grand-chose à dire. Eh bien ici, on a fait la démonstration de l'inverse. Ici, tout ce qui est dans les documents qui ont été résumés aujourd'hui, les 21 propositions, elles viennent toutes, toutes, toutes, de la base. Elles viennent toutes des militantes et des militants qui se sont réunis dès samedi matin, qui ont travaillé, qui ont réfléchi, qui ont envoyé ces propositions et qui les ont mises en forme. Et donc c'est un formidable exercice de démocratie interne, et ça montre que nous comptons sur nos militantes et militants, et en particulier bien sûr sur nos élus locaux et l'ensemble de celles et ceux qui les accompagnent. Et puis je suis aussi très heureux comme bourgmestre. Je suis bourgmestre, mon prédécesseur était bourgmestre, n'est-ce pas Elio ? Son prédécesseur Philippe était bourgmestre, son prédécesseur, on en a beaucoup parlé, son prédécesseur André Cools était bourgmestre, finalement, toutes celles et tous les autres. Ceux qui, un jour ou l'autre, ont dirigé le parti, ont été pleinement engagés dans l'expérience communale. Et ça, ça dit quelque chose de notre identité politique.

Parce que la commune, et la province évidemment aussi, et l'ensemble des outils qui ont été développés sur le plan local et territorial, c'est le cœur, c'est le berceau du socialisme. Au début, quand le mouvement ouvrier s'est mobilisé, on était vu comme des parias. On n'était acceptés nulle part. Les ouvriers n'avaient d'ailleurs pas le droit de vote. Et là où on a pu commencer à se mobiliser avant même d'avoir des droits politiques, c'est dans les communes. Quand pour la première fois, des ouvrières et des ouvriers se sont présentés sur des listes et ont été élus et ont assumé des responsabilités, c'est dans les communes. Et presque tout ce qui est indispensable aujourd'hui à l'émancipation des hommes et des femmes a d'abord été mis en place dans les communes.

L'école gratuite, laïque et obligatoire, c'est dans les communes qu'on l'a mise en place et ce sont les socialistes qui ont été à la pointe du combat. Le logement vient d'en parler, le logement public, pour sortir les ouvriers et ouvrières de la misère et de l'insalubrité, ce sont les communes et les pouvoirs publics locaux qui l'ont mis en place.
Quand on a commencé à distribuer le gaz, l'eau, l'électricité, là aussi c'est dans les communes qu'on a mis en place les outils qui ont permis, dans une logique publique, de le rendre accessible à toutes et à tous.
Les transports en commun, les premiers trams, mon cher Willy, c'est aussi dans les communes qu'on les a mis en place il y a un siècle et c'est encore dans les communes qu'on les développe aujourd'hui.
La santé même, on l'oublie parfois tant la santé apparaît aujourd'hui comme un grand secteur national, mais les tout premiers hôpitaux, les toutes premières cliniques, les premiers dispensaires, les premières maisons de repos, ce sont aussi dans des communes et par des associations entre communes, avec le soutien de nos camarades des mutualités, qu'ils ont été mis en place.
Le sport, ça a été dit également quand on a commencé à se dire qu'il fallait construire des stades, des piscines pour que là aussi les enfants de la classe ouvrière puissent accéder à ce qui jusque-là était des privilèges de la bourgeoisie.
Ce sont encore les communes qui l'ont construit, la culture, les parcs, les bibliothèques. le premier à avoir fait des bibliothèques, des lieux accessibles à toutes et à tous, c'est Jules Destrée, le premier ministre belge des sciences et des arts, et ce sont aussi les communes qui ont développé ces formidables lieux de savoir, de même que les centres culturels. Et donc aujourd'hui, Tout ce dont nous avons un besoin essentiel pour mener une vie épanouie, un toit, un accès à l'éducation, un accès à la santé, à la culture, au sport, etc.

Tout ça a été créé dans les communes et a été créé essentiellement par des socialistes. Et donc si nous sommes municipalistes, ce n'est pas par hasard. C'est parce que c'est toute notre histoire et que nous voulons réaffirmer que le PS est le parti des communes.

Et ce n'est pas Elio, ni Christophe, ni Christie qui vont me démentir. En Wallonie, quand il faut défendre les communes, les seuls qui sont là pour se dresser, c'est toujours les socialistes. Et nous devons le faire contre celles et ceux qui n'ont que cela à la bouche, mais qui ne font rien pour les soutenir.

Alors chers amis, chers camarades municipalistes, et je dis municipaliste au sens très large, nos conseillers communaux de l'action sociale, provinciaux, nos échevins, nos bourgmestres, nos députés provinciaux, mais aussi, on les oublie parfois et je voudrais qu'on pense à elles et eux aussi : les centaines, les milliers de militants socialistes qui font vivre notre idéal dans les sociétés de logement, dans les ASBL, comme bénévoles, dans les clubs sportifs, dans des pouvoirs organisateurs, dans des intercommunales et autres, et qui portent ces valeurs de solidarité, ces valeurs de défense du service public. Ce sont des milliers de socialistes, très souvent de manière bénévole, qui y passent des heures et des heures pour le bien commun. Ils et elles méritent également vos plus chaleureux applaudissements.

Et reconnaissons-le, aujourd'hui, s'engager au plan communal, ça reste une passion que nous avons toutes, sinon on ne serait pas là un dimanche matin à Wavre à se réunir et à discuter de l'avenir des communes, mais c'est une passion de plus en plus difficile à vivre.

Les communes ont été ces dernières années, de manière presque systématique, le lieu sur lequel on se repose quand il y a un problème nouveau. Les inondations, ça a été dit, qui a été en première ligne ? Les communes. Heureusement, très rapidement, la région Wallonne est venue en soutien. Mais n'empêche, les communes ont dû, les premières, réagir. Et ça vaut pour toutes les autres formes de dérèglement climatique. Ça vaut aussi pour la sécheresse, ça vaut aussi pour la canicule, ça vaut aussi pour l'ensemble des dérèglements climatiques qui changent et bouleversent notre vie au quotidien. Quand il y a eu le Covid, vers qui s'est-on tourné pour faire appliquer les règles de distanciation sociale ? Les communes. Vers qui s'est-on tourné pour aider à mettre en place les centres de vaccination ? La région Wallonne, évidemment, et bravo et encore merci à Christie, mais aussi les communes. Quand il y a eu la guerre en Ukraine et que nous avons pris la décision juste d'accueillir des milliers de personnes qui fuyaient la guerre, des Ukrainiennes et Ukrainiens qui sont arrivés chez nous, qui a dû organiser les inscriptions administratives, mettre en contact avec les services sociaux, trouver des logements ? Les communes ! Quand il y a quelques années nous avons été confrontés au phénomène du terrorisme et de la radicalisation, où a-t-on demandé qu'on mette en place un processus de suivi ? Dans les communes ! Il y a peu de temps encore, quand on a décidé, à très juste titre, et ça tombe bien puisque c'est le jour d'en parler aujourd'hui, de renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes, les communes, là aussi, et les zones de police locale ont été largement mises à contribution.

Dire évidemment que les socialistes sont mobilisés et seront mobilisés et resteront éternellement mobilisés contre ce fléau odieux que sont les violences faites aux femmes. Nous sommes nombreux à porter un ruban blanc ce matin, c'est le symbole de ce combat que nous portons.

Et donc les communes, on leur en demande de faire toujours plus, mais on leur demande de faire toujours plus dans un contexte toujours plus difficile. Ce n'est pas à vous, élus locaux, militants locaux, militants associatifs, qu'il faut le dire. Aujourd'hui, l'impatience des citoyens parfois est sans limite. Aujourd'hui, si on n'a pas apporté une réponse dans la seconde à un problème qui s'est passé ici ou là dans notre commune, on est inondé de critiques sur les réseaux sociaux. Et ces pressions permanentes sont aussi un phénomène qui, à la longue, ronge le moral des mandataires locaux. Ce contexte-là, il contribue à aggraver cette crise de vocation. Je vois d'autres partis qui ne savent pas aujourd'hui comment remplir leur liste. Chez nous, ça ira. On a suffisamment de militants et suffisamment de municipalistes, on pourrait même parfois, dans certaines communes, faire deux listes complètes. Mais cette crise de vocation, il faut la prendre au sérieux. Et il faut la prendre au sérieux. Et il faut dire et redire. Et c'est tout le message de ce congrès que nous avons voulu comme une pièce essentielle de notre campagne électorale. Il faut dire qu'il faut rendre aux communes et aux pouvoirs locaux en général les moyens d'exercer les missions essentielles qu'elles remplissent. C'est un message qu'on avait déjà porté, vous y étiez nombreux lors de notre congrès Wallon. On avait commencé à faire l'analyse, et je remercie vraiment toutes celles et tous ceux, on l'a vu dans les ateliers précédents, qui ont approfondi ces analyses. On voit bien combien, au fil des années, on a fait reporter toujours plus de charges sur les communes. Le revenu d'insertion qui a explosé en quantité, c'est une part de cofinancement pour les communes. Le fédéral, sous le gouvernement MR/N-VA, qui a fait des coupes claires dans tous les budgets. Ce sont les communes qui en ont été les premières victimes. La droite nous parle sans arrêt de sécurité. Elle se fait passer pour ceux qui, s'ils y étaient, ils y sont, ils oublient, regardez un peu la liste des ministres de la Justice et la liste des ministres de l'Intérieur des 20 dernières années. Il n'y a pratiquement eu que des gens de droite. Et néanmoins, ils ont, dans ces responsabilités,voulu faire des économies, et on en voit le résultat.

On manque de magistrats, conséquence, quand on arrête des gens, on ne peut pas suffisamment les poursuivre, on manque de policiers, et ça, c'est la conséquence directe des mesures des gouvernements MR/N-VA précédents. Depuis que nous sommes revenus au gouvernement, n'est-ce pas Pierre-Yves, nous réinvestissons tous les ans dans la police, et comme socialiste, je suis fier de dire que la sécurité est un combat socialiste et que, quand on est socialiste, on investit dans tous les services publics, y compris dans la justice et dans la police. Et je suis fier que sous cette législature, on ait engagé 5000 infirmières mais aussi 5000 policiers.

Et je n'avais pas fini la liste de toutes les horreurs que les gouvernements MR/N-VA avaient fait en notre absence. Le sous-financement des pensions des pouvoirs locaux qu'on a commencé à corriger grâce à Karine, 127 millions qu'on est allé arracher de haute lutte. Le tax shift qui a eu un impact aussi sur les finances communales. La réforme des APE sur les deux malheureuses années où on a été mis dehors du gouvernement Wallon, ils ont failli mettre en pièce un dispositif qui permet de soutenir 65 000 emplois absolument essentiels dans les communes, dans les CPAS, dans l'enseignement, dans la culture, dans le sport. Heureusement, nous sommes revenus et Christie a sauvé les 65 000 emplois et nous pouvons continuer à travailler à la cohésion sociale partout où nous sommes présents. Alors oui, il faut redire que notre première revendication, c'est que l'on donne aux communes et aux pouvoirs locaux les moyens de fonctionner. Et on a fait le calcul. Si vous additionnez Le chiffre a été donné tout à l'heure par Déborah, si vous additionnez le montant des cotisations de responsabilisation, qui sont aujourd'hui de plus de 500 millions, et si vous ajoutez à ça le sous-financement par le gouvernement MR/N-VA des CPAS, des zones de secours, de la protection civile, de la police, rien que ça, c'est aussi 500 millions. Il manque donc 1 milliard d'euros aux communes wallonnes. Et nous allons nous battre pour aller chercher ce milliard d'euros et aller le chercher principalement là où il faut aller le chercher, c'est-à-dire au fédéral.

Nous ne sommes pas demandeurs d'une réforme de l'État, nous l'avons dit lors de notre congrès wallon. La Wallonie a suffisamment de leviers en main pour développer son propre projet, mais nous voulons que le fédéral finance correctement ses propres politiques pour que nos communes puissent mener correctement leur travail.

Et nous n'oublions pas l'Europe. On en parle un peu moins, mais oui, ces cinq élections que nous allons avoir entre le 9 juin et le 13 octobre, des élections régionales, législatives, des élections européennes, et puis des élections communales et provinciales. Or, l'Europe va avoir un rôle absolument essentiel à jouer. S'il y a quand même une bonne nouvelle de ces dernières années, c'est qu'on a pu réinvestir. On a pu réinvestir dans les espaces publics et dans le renforcement de la présence de la nature, grâce notamment à la politique intégrée de la ville portée par le gouvernement Wallon et portée par Christophe. On a pu réinvestir dans des mesures sociales extrêmement importantes, comme la réduction du temps de travail dans nos communes, qui sont là aussi un pionnier. Et on peut passer à quatre cinquièmes pour les fonctions pénibles au-delà de 60 ans. Même chose dans le non-marchand, avec le soutien là aussi du gouvernement Wallon, on a pu réinvestir dans les bâtiments scolaires avec le milliard d'euros de Frederic Daerden. 

On a pu réinvestir dans toute une série de projets structurants et en particulier de projets en lien avec la formation, avec la recherche, avec tout ce qui permettra de développer les emplois de demain grâce au plan de relance coordonné par notre camarade Thomas Dermine au gouvernement fédéral.

Chers amis, chers camarades, on s'est habitué à réinvestir, on s'est habitué à retrouver des rythmes d'investissement importants qui permettent d'améliorer très fortement les infrastructures, l'espace public et donc la qualité de vie. Mais l'Europe est en train de nous réimaginer un pacte budgétaire où tous les boulons vont être resserrés, où on va devoir réduire les déficits de manière à peu près automatique année après année, et où les marges de dépense, même quand on a l'argent, Même quand on a de l'argent en réserve, quand on a des trésoreries, les marges de dépense vont être resserrées partout si ce pacte européen est adopté. Et donc c'est dire que tout est dans tout.

Nous avons besoin pour défendre les communes, nous avons besoin de la région, nous avons besoin du fédéral, mais nous avons besoin aussi de gagner les élections européennes et d'empêcher le retour aux années de l'austérité budgétaire qui ont été des années catastrophiques. Et nous ne parlons pas seulement d'argent. On l'a vu tout au long des présentations de ce matin, qui étaient riches, qui étaient vraiment innovantes, qui montraient que partout où nous sommes aux responsabilités, les socialistes inventent des nouvelles formules, apprennent les uns des autres. On a besoin aussi de règles. On a besoin de renforcer les pouvoirs réglementaires. En matière de commerce, Bruno vient d'en parler à l'instant, quand vous êtes bourgmestre et que la commune voisine décide de construire un grand centre commercial, vous n'avez à peu près rien à dire. Si la région Wallonne s'en mêle parce que la surface est suffisante, on peut encore espérer avoir une régulation. Mais sinon, vous n'arrivez rien à dire. Et votre propre commerce local, qui déjà a bien du mal à résister à l'e-commerce, au Black Friday, etc., se trouve en concurrence parce que la commune d'à côté a décidé de dérouler le tapis rouge à un investisseur. Ça ne va pas. il faut redonner des règles aux communes qui permettent d'éviter une concurrence absolument déloyale. Si, au sein même de votre commune, vous voyez dans une rue toute une série de commerces du même type qui s'installent, et de commerces pas toujours très recommandables, et que le commerce historique qui faisait la cohésion sociale est sous concurrence très forte, et bien là aussi vous n'avez pratiquement aucun moyen de le réguler, parce que c'est la sacro-sainte liberté du commerce. Même sans en matière de logement, on entend les libéraux nous dire sans arrêt « Oui, mais dans les communes socialistes, le taux d'emploi est très faible ». D'abord, je ne pense pas qu'il y ait des communes socialistes : il y a des communes dans lesquelles les citoyens font confiance aux socialistes et qui sont donc dirigées par des socialistes. Dans ces communes dirigées par des socialistes, on développe du logement social.

Dans ces communes dirigées par des socialistes, on est fier d'investir dans le CPAS et dans toutes les actions qui sont menées par le CPAS. Dans ces communes dirigées par les socialistes, on investit massivement dans l'économie sociale et solidaire. Et donc oui, dans ces communes dirigées par les socialistes, on veille à tout le monde et on veille en particulier à ceux qui sont dans les plus grandes difficultés. Mais dans ces communes dirigées par les socialistes, On soutient aussi l'installation d'entreprises, l'installation de centres de formation et l'installation d'emplois. Et je vais vous donner un chiffre. Je n'ai pas pris Charleroi, j'ai pris Liège. Le nombre d'emplois proportionnellement à la population active est beaucoup plus important à Liège que par exemple, au hasard, à Jurbise. Et pourquoi ? Et bien parce que quand on est socialiste, on défend d'une main la lutte contre la pauvreté et l'intégration sociale et on défend de l'autre main le travail, l'émancipation par le travail et la création d'emplois. Et on accueille des logements sociaux et des entreprises.

Et c'est facile d'avoir un beau taux d'emploi dans une commune dite libérale, et il n'y a pas de communes libérales, il y a des communes dans lesquelles les citoyens, hélas, parce qu'ils n'ont pas encore compris, font confiance aux libéraux. Dans ces communes libérales, si vous n'accueillez pas d'entreprise, si vous n'accueillez pas de logements sociaux, si vous n'accueillez pas d'infrastructures collectives, etc., et bien c'est très facile d'attirer des habitants qui ont des très hauts revenus et qui ont un très niveau haut d'emploi. Vous n'avez aucun mérite, c'est juste que vous faites concurrence aux autres et vous laissez aux autres toutes les difficultés en attirant chez vous uniquement ceux qui rapportent des recettes et qui vous permettent de rester dans un petit entre-soi et d'éviter toute forme de mixité sociale. Et bien ce ne sera jamais notre volonté. Et donc nous voulons dire qu'il faut renforcer le pouvoir réglementaire en matière commerciale, en matière de logement également. Que l'obligation qui est faite aux communes d'installer du logement social sur leur territoire, elle devra être renforcée et que ceux qui ne la respectent pas devront être sanctionnés parce que tous les habitants ont le droit d'habiter dans toutes les communes.

Il faudra en Wallonie, comme à Bruxelles, imposer enfin une régulation obligatoire des loyers. On a mis en place la régulation des loyers, on a pu obtenir la non-indexation des biens qui sont des passoires énergétiques dans les circonstances de la crise énergétique, mais ça doit devenir un combat permanent. Il faut réguler les loyers, non pas pour embêter les propriétaires, mais pour récompenser les bons propriétaires qui entretiennent leurs biens, qui investissent, qui rénovent, et pour chasser les marchands de sommeil qui sont d'ignobles profiteurs de la misère humaine et qui doivent être soumis eux aussi à des sanctions et la première des sanctions c'est de les empêcher de demander des loyers impossibles à des gens qui vivent déjà dans la difficulté sociale.

Alors chers amis, chers camarades, il y a les finances, il y a les règles, il y a aussi la gouvernance, on en a beaucoup parlé dans les ateliers, je ne vais pas y revenir longuement, mais c'est important de rappeler que tout ce que nous avons commencé à mettre en place en matière de métropole porte ses fruits, que cette réunion de communes qui se fait toujours sur une base volontaire.

Quand 20-30 communes décident de s'associer volontairement, de penser un projet de territoire ensemble, on fait vivre la démocratie locale et on arrive en général à créer des projets qui dépassent les frontières, qui dépassent les fractures. Il faut qu'on continue à aller dans ce sens-là. Il faut qu'on continue à renforcer cette supracommunalité et une logique de contractualisation entre les territoires qui jouent le jeu et les pouvoirs subsidiants. Quand une commune dit « moi je reste dans mon coin, je ne m'associe pas à la dynamique collective », il y a, à Liège-Métropole par exemple, une très belle étude qui a été faite et un beau rapport qui a été fait en disant qu'il faut qu'on équilibre mieux la répartition du logement et qu'il y ait davantage de logement social dans certaines communes, davantage de logement résidentiel dans l'autre, parce que c'est ça qui crée la cohésion de la vie sociale et aussi une certaine forme de solidarité financière. Eh bien si certaines communes disent "non, moi je ne joue pas le jeu", je reste en dehors, elles doivent être soustraites aux mécanismes de subsides. Parce qu'on doit pouvoir apporter la carotte et le bâton.

Et de très beaux outils ont été mis en place en région wallonne : j'ai cité la politique intégrée de la ville il y a une seconde, mais ça remonte au droit de tirage mis en place par notre regretté camarade Paul Furlan, un travail de simplification et un travail de contractualisation qui repose sur une idée très simple : c'est que la région fait confiance aux communes. On n'est plus dans une logique de la tutelle qui contrôle, qui sanctionne, qui impose. On doit être dans une logique de confiance et de rapport de confiance mutuelle. Et quand les communes, ensemble, développent un projet pour la mobilité, pour le logement, pour accueillir de nouvelles activités économiques, pour le tourisme, etc., et bien elles doivent pouvoir aller vers les pouvoirs subsidiants et signer un contrat qui leur permet de mettre en oeuvre dans la durée, et souvent au-delà même de la durée d'une législature, ce projet de ville portée par l'ensemble des forces de vie.

Alors chers amis, chers camarades, vous l'avez compris, tout est dans tout et inversement. Le 9 juin c'est demain, le 9 juin ce sera une triple élection de très très grande importance : les européennes, les législatives, les régionales, mais presque tout ce que nous pourrons mettre en avant pour le 13 octobre se décidera le 9 juin. Quand on n'est pas là, on a vu la catastrophe de ce que ça donnait. On a vu combien les communes étaient ignorées, combien elles étaient oubliées, combien on leur chargeait le dos de tâches nouvelles, combien on leur coupait les finances. Et quand nous sommes là, c'est tout l'inverse, parce que c'est toute notre histoire et parce que c'est notre conviction profonde. Mais il y a aussi, chers amis, chers camarades, et il ne faudrait pas l'oublier, un enjeu encore plus essentiel derrière la revitalisation des communes. C'est l'enjeu de la sauvegarde de la démocratie. C'est peut-être un mot fort, ça vous paraît peut-être comme un mot fort, peut-être un peu pathétique, mais je pense qu'on en est là. Aujourd'hui, dans l'Union européenne, l'extrême droite gouverne en Pologne, en Hongrie, en Slovaquie, en Estonie, en Finlande, en Suède, en Italie, Elle a gagné les élections aux Pays-Bas. L'extrême droite est donnée dans les sondages premières en Allemagne, en France et en Belgique, dans le nord du pays. Nous sommes, chers amis, chers camarades, littéralement cernés. C'est une vague de fond, d'une gravité absolue. Et je suis souvent surpris qu'on n'en fasse pas plus de cas que ça. partout où l'extrême droite est au pouvoir. Elle s'attaque d'abord aux pauvres, comme l'a fait Mme Meloni en Italie, qui a supprimé l'équivalent italien du revenu d'intégration. Si on faisait la même chose, c'est 150 000 personnes en Belgique qui se trouveraient du jour au lendemain sans la moindre recette. Quand l'extrême droite est au pouvoir, elle s'attaque aux migrants, bien entendu. Quand l'extrême droite est au pouvoir, elle s'attaque aux femmes et aux libertés des femmes et à la liberté de l'avortement. Quand l'extrême droite est au pouvoir, elle s'attaque aux personnes LGBTQIA+. Quand l'extrême droite est au pouvoir, elle défend toujours les plus forts et elle attaque toujours les plus faibles. Et malheureusement, Dans un contexte de trouble mondial, d'inquiétude profonde, de crise sociale, on voit que ces messages de haine, cette vision politique qui consiste à dresser les gens les uns contre les autres, à ériger des espèces de trublions en leaders charismatiques, eh bien malheureusement ça passe. Et contre ça, il n'y a qu'une anecdote.

Contre ça, il n'y a qu'un antidote, c'est de travailler à réenraciner la démocratie au quotidien et à le faire au plus proche des citoyens. Les responsabilités politiques que toutes et tous nous assumons au quotidien, c'est le meilleur antidote contre le retour du fascisme. Quand on va dans la rue, dans les festivités populaires, sur les marchés, qu'on va faire du porte-à-porte, qu'on va à la sortie des grandes surfaces, quand on vit dans sa ville comme nous le faisons tous, quand on va faire ses courses, qu'on va dans les écoles, dans les fancy fair, qu'on participe à la vie de sa vie, qu'on est au contact des citoyens, qu'on se fait rudoyer parfois, bousculer, engueuler même de temps en temps, parfois même injurier, on est au cœur du cœur du sentiments politiques. On est capable d'écouter, d'entendre ce que ressentent nos concitoyens, de leur montrer qu'on les écoute, de leur montrer qu'on les considère, de leur montrer qu'on a pour eux du respect parce qu'ils sont citoyennes et citoyens et que nous allons tout faire pour que leur situation s'améliore. Et ça, c'est la première et peut-être la seule vraie réponse qu'on puisse apporter contre le fléau de l'extrême droite.

Alors, chers amis, chers camarades, dès aujourd'hui, il faut déclamer la mobilisation générale, il faut décider que nous partons en campagne et que les milliers et les milliers de conseillers communaux, de l'action sociale, provinciaux, des chevins, de bourgmestres, de militants associatifs qui portent le message socialiste partout dans nos communes, sont mobilisés pour que nous gagnions ensemble le 9 juin et que grâce à la victoire du 9 juin, nous remportions aussi une grande vague le 13 octobre.

Vive la Commune, chers amis, chers camarades, vive la Wallonie et vive le Parti Socialiste !

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