Renouer avec son histoire
14 à 20.000 métis·ses né·e·s de la colonisation bénéficieront d’un accès aux archives coloniales publiques et privées, et ce, sans le consentement des personnes recherchées qui sont souvent disparues ou décédées. Cette levée des contraintes relatives à la protection de la vie privée est une victoire. Ils·elles pourront ainsi identifier les membres de leurs familles, en apprendre davantage sur leurs histoires et tenter d’entrer en contact avec leurs proches s’ils·elles le souhaitent.
Or, jusqu’ici, ces métis n’avaient qu’un accès restreint aux archives coloniales, ne pouvant pas connaître l’identité de leurs parents sans le consentement de ceux-ci, souvent impossible à obtenir puisque beaucoup d’entre eux sont décédés ou introuvables. Sans accès à ces informations, il était alors quasiment impossible que ces métis arrivent à retrouver leurs frères et sœurs, nièces et neveux ou puissent retracer leur histoire familiale.
Passé colonial
En 2018, la Belgique avait reconnu la ségrégation des métis·ses issu·e·s de la colonisation. De nombreux enfants issus de l’union d’un homme blanc, alors en poste au Congo et au Ruanda-Urundi, et d’une mère rwandaise, burundaise ou congolaise ont soit été arraché à leur famille et ramener de force en Belgique soit cachés sur place au sein de congrégations religieuses. Ces enfants ont ainsi été privés d’une relation maternelle et d’une part de leur héritage.
Au même titre qu’il est indispensable de revenir et de nous responsabiliser sur les pages sombres de notre Histoire, il est de notre devoir de mémoire de mettre en œuvre concrètement les engagements pris en 2018. C’est l’objectif de notre proposition. Pouvoir retracer son histoire, connaitre ses racines, retrouver les personnes qui ont des liens familiaux est essentiel pour beaucoup de métis issus de la colonisation.
L’échec de la commission sur le passé colonial ne ralentit pas notre combat. L’adoption de cette proposition est un pas en avant pour reconnaître les effets de la colonisation ainsi que ses conséquences.
Pour nous, socialistes, la question du mieux vivre ensemble est essentielle et nous ne pouvons accepter que, si certains ne sont pas encore prêts à regarder la vérité droit dans les yeux, nous devrions nous résoudre à baisser les bras. A chaque fois que nous le pourrons, nous continuerons ce combat pour rallumer ensemble la dignité.