Chers amis, chers camarades,
Merci d’être présents en si grand nombre ce soir à Anderlecht pour ce moment de fraternité. Avant tout, permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour 2025. Je vous souhaite une année de santé, d’amour et de temps pour celles et ceux qui vous sont chers. Nous allons en avoir besoin, car les défis qui nous attendent sont immenses.
Depuis six mois, des gouvernements de droite dirigent la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles. Résultat ? Chaque jour, les factures s’alourdissent pour les familles : crèches, écoles, maisons de repos, énergie, transports… Au total, c’est 2 000 euros de plus par an que les Wallons devront payer. Dans le même temps, des postes sont supprimés dans l’enseignement, le statut des enseignants est fragilisé, et le soutien aux associations et à la culture est remis en question.
Et ce qui se prépare au fédéral n’a rien de rassurant. On nous annonçait un gouvernement rapide et stable, mais en réalité, les négociations patinent et l’avenir s’assombrit. Ce que l’on sait déjà, c’est qu’une régression sociale massive se profile. On nous parle d’un déficit abyssal pour justifier de nouvelles attaques contre la classe moyenne, alors qu’il existe des alternatives. Lorsque nous étions au gouvernement, nous avons réduit le déficit en demandant un effort aux grandes entreprises et en luttant contre la fraude fiscale. Aujourd’hui, la droite préfère faire peser 90 % de l’effort sur les citoyens ordinaires.
Les pensions sont en danger, les services publics sont menacés, et pendant ce temps, les grandes entreprises versent six milliards de dividendes. On nous avait promis une politique qui récompense le travail, mais c’est exactement l’inverse qui se produit.
Et tout cela s’inscrit dans un contexte international inquiétant. Dans quelques jours, Donald Trump reprendra les commandes des États-Unis, entouré des figures les plus réactionnaires du monde. En Europe, l’extrême droite progresse partout et, en Belgique, certaines forces politiques flirtent ouvertement avec ses idées. Des discours racistes, homophobes et anti-solidarité se banalisent, et nous voyons même des militants d’extrême droite être intégrés dans des partis démocratiques.
Chers camarades, nous ne pouvons pas rester spectateurs. Le socialisme a toujours été un combat, et nous allons reprendre l’offensive. L’année 2025 sera celle de la refondation. Nous allons écouter les citoyens, reconstruire un projet ambitieux et démontrer qu’une alternative est possible. L’Espagne, sous la direction de Pedro Sánchez, nous prouve qu’une politique de progrès fonctionne : salaires augmentés, prix de l’énergie maîtrisés, taxation des superprofits… Ce modèle, nous devons l’imposer ici aussi.
Nous n’allons pas nous excuser d’être socialistes. Nous n’allons pas nous laisser caricaturer. Nous avons gouverné avec responsabilité, et nous continuerons à défendre nos valeurs avec fierté. À ceux qui veulent déréguler, nous opposerons de nouvelles protections. À ceux qui veulent imposer l’intelligence artificielle partout, nous opposerons la force du travail humain. À ceux qui veulent affaiblir la démocratie, nous répondrons par plus de participation et d’engagement citoyen.
Chers amis, chers camarades, à ce stade de mon intervention, je vous ai peut-être plongés dans un profond désarroi. Je vois quelques mines un peu découragées et j’en suis sincèrement désolé, mais si nous voulons être à la hauteur des enjeux, il faut regarder la réalité en face. Cependant, nous n’allons pas sombrer dans le désespoir ou la résignation. Au contraire, fidèle à la devise d’Antonio Gramsci, nous allons allier le pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté. Impossible n’est pas socialiste.
Et si nous avons conscience de la gravité des enjeux, nous savons aussi que nous avons des ressources et nous allons les mobiliser comme jamais. C’est tout le sens du travail de refondation que nous entamons en ce début d’année 2025. D’un côté, nous allons faire et nous avons commencé notre travail d’opposition de manière loyale et constructive. Nous allons dénoncer jour après jour les faux-semblants de ceux qui prétendent qu’il n’y a pas d’alternative à l’austérité.
Nous allons montrer qu’il est possible de défendre et de récompenser le travail, de protéger les services publics, le pouvoir d’achat, la sécurité sociale. Dans tous les parlements, nous porterons des propositions qui démontrent de manière concrète et détaillée que l’on peut faire autrement.
Nous allons aussi, au cours des prochains mois, travailler sur nous-mêmes. C’est vrai que dans le monde que je vous ai brièvement décrit, il est plus difficile que jamais de défendre des idées de justice et de solidarité. Nous avons le vent de face, mais loin de nous décourager. Ces temps difficiles vont décupler notre énergie.
Nous allons d’abord prendre le temps de nous interroger sur les raisons pour lesquelles tant de citoyens se laissent tenter par les sirènes de la droite radicale. Nous allons les écouter et je compte sur vous, militantes et militants, pour vous impliquer dans ce grand exercice de démocratie ouverte. Je veux vous entendre et je veux que vous nous aidiez à entendre ceux que l’on n’entend pas, celles et ceux qui vivent seuls, qui n’osent pas parler, qui parfois veulent exprimer leurs difficultés, mais dont la voix est trop souvent étouffée.
Ce sera la première étape de notre refondation. Elle commence demain et elle durera au moins jusqu’à l’automne prochain. Ensuite, nous entrerons dans une grande phase de redéfinition de notre projet, en prenant là aussi le temps nécessaire. Nous avons plus que jamais besoin des socialistes et nous allons reprendre l’offensive.
Le combat sera long. Il sera rude. Mais c’est dans ces moments difficiles que nos forces se reconstituent et que la sublime idée du socialisme reprend son élan.
Alors, chers amis, je vous dis bonne année et retrouvons-nous très bientôt pour de nouveaux combats et de nouvelles victoires.
Bonne année à toutes et à tous !