Les salles de consommation à moindre risque, sont des espaces où les toxicomanes ont la possibilité de consommer dans un cadre sécurisé. Ils bénéficient d’un encadrement médical et du matériel nécessaire à la consommation de drogues.
Actuellement, de tels lieux existent à Liège et à Bruxelles. Un troisième dispositif est en cours de réalisation à Charleroi.
Une dépénalisation partielle
Depuis la création de la salle de consommation à moindre risque de Liège en 2018, les travailleur·euse·s du secteur font face à un vide juridique. En effet, une loi de 1921 incrimine toutes les personnes qui facilitent ou incitent à l’usage de certaines substances soporifiques, stupéfiantes ou psychotropes. Un cadre légal qui aurait constitué un obstacle à la création de "salles de shoot" en Belgique si certains Parquets n’avaient pas consenti à ne pas poursuivre les travailleur·euse·s des SCMR.
Sous l’impulsion du ministre de l’Économie et du Travail, le socialiste Pierre-Yves Dermagne, et du ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, ce vide juridique sera bientôt comblé. En effet, le Conseil des ministres a adopté, vendredi, en seconde lecture, un projet de loi dépénalisant le travail du personnel de ce secteur.
#drogue Le personnel social & médical des salles de consommation à moindre risque #SCMR protégé juridiquement grâce à une modification de la Loi 1921 sur les drogues. On avance ! Merci à Franck Vandenbroucke et @PYDermagne. pic.twitter.com/B6ZMnpf3OS
— Willy Demeyer (@Willy_Demeyer) January 29, 2023
Conseil et prévention
L’objectif d’une salle de consommation à moindre risque est triple : assurer une consommation de drogues en toute sécurité, orienter les toxicomanes vers les services publics adaptés et limiter l'impact de la consommation de rue sur la société (le voisinage, l'environnement, ...)
Les salles de consommation à moindre risque ne sont pas des lieux de distribution mais de consommation c’est-à-dire que le personnel ne fournit pas la substance mais le matériel nécessaire à une consommation sans danger de cette dernière.
Le matériel fournit par les membres du personnels permet de réduire les risques sanitaires liés à l’injection ou à l’inhalation comme la transmission de virus (hépatite, VIH etc.) puisque le matériel utilisé est stérile et à usage unique.
Davantage que la distribution de matériel à titre gratuit, le personnel offre un accompagnement social aux toxicomanes qui franchissent ces portes notamment en proposant un accompagnement dans leurs démarches administratives afin, par exemple, d’obtenir un logement.
Les toxicomanes constituent un public fragilisé qui est la plupart du temps marginalisée. Un accompagnement personnalisé est donc une nécessité.
Bruno est le porte-parole de l’ASBL Transit, un centre d'accueil non-médicalisé pour personnes majeures dépendantes aux drogues.
— Philippe Close (@PhilippeClose) January 31, 2023
Nous avons échangé sur les activités de cet organisme qui appréhende le problème de façon rationnelle, en s’éloignant du discours répressif dominant. https://t.co/Z4XKd6hw9O