Une menace pour la culture
Avec Pierre-Yves Dermagne, les socialistes avaient réformé le statut d'artiste pour qu’il reflète enfin la réalité du travail dans le secteur culturel. Une avancée majeure avait été obtenue : la création d’un statut de « travailleur des arts » protégeant l’ensemble des professionnels : créateurs, techniciens, métiers d’accompagnement, contre la précarité. Ce nouveau cadre reconnaissait l’intermittence, valorisait les périodes de création, supprimait les discriminations entre isolés et cohabitants, et facilitait l’accès à la sécurité sociale via une attestation unique, y compris pour les jeunes artistes débutants.
Aujourd’hui, tout cela est menacé.
La réforme portée par le MR impose désormais d’avoir travaillé au moins 312 jours sur trois ans pour bénéficier d’une année de chômage. Un seuil hors-sol, qui nie les conditions spécifiques du travail artistique. Pour des milliers d’artistes et de techniciens, souvent confrontés à l’incertitude des contrats, aux périodes de répétition non rémunérées ou à la fragilité des financements culturels, ce sera la sortie pure et simple de la sécurité sociale.
C’est plus de 8.000 personnes que le MR met en danger. Non pas par ignorance, mais par choix : le choix d’affaiblir délibérément la culture subventionnée. C’est une vision idéologique, néolibérale, qui réduit la culture à une marchandise rentable, niant sa valeur sociale, démocratique et émancipatrice.
Non, le statut d’artiste n’est pas un privilège. C’est la reconnaissance d’un métier, d’un engagement, d’un apport indispensable à la vie collective. Le détricoter, c’est pénaliser celles et ceux qui font vivre nos scènes, nos festivals, nos ateliers, nos imaginaires.
Nous refusons que la culture soit sacrifiée sur l’autel de l’austérité et de la rentabilité.
Protégeons ce statut !
Nous défendrons le statut des travailleurs des arts. Nous proposerons, s’il le faut, des amendements pour en renforcer encore la protection. Et nous dénoncerons toutes les tentatives de précarisation au nom de l’austérité. Le travail artistique est un vrai travail. Il mérite reconnaissance, droits et protection. Ainsi, nous exigeons une exception à cette réforme pour les artistes qui ne pourraient pas vivre de leur art sans bénéficier de ces allocations.