Féminicide : mourir parce que nous sommes des femmes
Le féminicide est l’homicide volontaire d’une femme à cause de son genre. Ce crime peut revêtir plusieurs formes : des violences conjugales qui mènent à une issue fatale, des compagnons qui n’acceptent pas la contradiction, des anciens compagnons qui refusent la rupture etc.
A côté des féminicides, des femmes décèdent en raison de violences sans que l’on puisse qualifier cela de féminicide. C’est pourquoi une attention particulière doit aussi être accordée aux suicides consécutifs aux violences faites aux femmes qu’elles soient psychiques ou physiques.
Actuellement, aucun recensement officiel des féminicides n’existe en Belgique. Le recensement de ces homicides est opéré par des groupes citoyens. Un constat inacceptable pour le PS qui plaide pour une reconnaissance publique des féminicides et leur comptabilisation afin de mettre en place des mesures de lutte contre toute forme de violences envers les femmes.
Reconnaitre le féminicide pour agir
La reconnaissance du féminicide dans la loi permettra de visibiliser ces crimes qui sont, pour certains d’entre eux, étiquetés sous d’autres noms. Les chiffres récoltés permettront ainsi de mettre en place une série de mesures de prévention de ces crimes mais également de protection et d’actions sur le terrain.
Pour mieux lutter contre les féminicides, il faut déjà bien les nommer et mieux les définir. Actuellement, c’est un blog très bien fait d’initiative citoyenne qui recense les féminicides en Belgique en se basant sur des articles de presse. Mais il faut des chiffres officiels, et pour cela une mobilisation des autorités policières et judiciaires, afin de recenser tous les féminicides commis en Belgique. Il est donc urgent, comme l’Espagne le fait, que les pouvoirs publics mettent en place un Observatoire des féminicides afin de bien les nommer, les définir et les recenser pour leur donner la visibilité nécessaire et pouvoir agir plus efficacement !
Chanelle Bonaventure, Députée fédérale
Sous cette législature, la lutte pour garantir la protection des femmes victimes de violences n’a jamais faibli dans nos rangs. Nous avons obtenu, entre autres :
En Wallonie,
✅ L’implémentation du Plan 2020-2024 intra-francophones de lutte contre les violences faites aux femmes qui comprend 65 mesures telles que, par exemple, l’obtention de statistiques officielles et comparables sur les différentes formes de violences basées sur le genre.
✅ Le budget dédié aux services ambulatoires spécialisés dans la prise en charge des victimes de violences et des auteurs de violence a triplé : 2 millions d’euros contre 650.000 € en 2019.
✅ La création de plus de 100 places d’accueil pour les victimes de violences conjugales via deux appels à projets. Un troisième appel a été lancé.
✅ Le renforcement de la ligne d'écoute violences conjugales : élargissement du chat de 2h à 20h/semaine
✅ La mise en place du dispositif « Relais Pharmacies » qui permet aux pharmacien·ne·s wallon·ne·s d’orienter les victimes de violences conjugales.
À Bruxelles,
✅ L’implémentation du plan bruxellois de lutte contre les violences faites aux femmes qui comprend 56 actions telles que, par exemple, la sensibilisation du public aux problématiques de harcèlement. 80% de ces mesures sont réalisées ou en cours de réalisation.
✅ La mise en place du dispositif « Relais Pharmacies » qui permet aux pharmacien·ne·s bruxellois·es d’orienter les victimes de violences conjugales.
✅ L’adoption du plan d’action de lutte contre les violences sexuelles et le harcèlement dans le monde de la nuit. Ce dernier fourni, par exemple, la formation du personnel des établissements de nuit sur les services d’urgence et d’aide aux victimes.