Les représentants des personnels et de plusieurs rédactions, ainsi que l’Association des journalistes professionnels, avaient exprimé ces dernières semaines de vives inquiétudes face à un possible rapprochement. On est ici un cran plus loin encore que ce qui avait été anticipé.
Bien sûr, chacun mesure les difficultés structurelles auxquelles sont confrontés les médias : effondrement des recettes publicitaires, transition numérique compliquée, pression d’une information mondialisée. Ces défis économiques sont réels, et peuvent expliquer la volonté des groupes de presse d’y répondre.
Pour Martin Casier, chef du groupe PS au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, « Réduire cette opération à sa seule dimension économique est inacceptable. La presse et les médias, régulièrement qualifiés de 4ᵉ pouvoir, jouent un rôle trop fondamental dans une démocratie pour qu’une telle concentration se déroule sans débat public approfondi ». Il faut un véritable débat démocratique sur cet enjeu, pas seulement un avis des autorités en charge de la concurrence.
C’est pourquoi le PS a officiellement demandé des auditions parlementaires sur ce dossier. La question sera discutée ce jeudi en Conférence des Présidents du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Le PS espère que, vu l’enjeu démocratique, toutes les formations politiques soutiendront cette démarche, afin que les auditions puissent être organisées rapidement.
Il faut entendre tous les acteurs concernés sur les conditions nécessaires pour garantir le maintien de l’emploi, la liberté de la presse et le pluralisme des médias. Et le monde politique devra prendre ses responsabilités si de nouvelles formes de soutien aux médias sont nécessaires pour garantir ces principes essentiels.