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Discours du 1er mai 2025

Ce 1er mai 2025, à Fleurus, Paul Magnette a pris la parole devant des milliers de travailleuses et travailleurs rassemblés pour défendre leurs droits, leur dignité et leur avenir. Dans un contexte d’attaques sociales sans précédent menées par les gouvernements de droite, il a rappelé l’importance de la lutte collective et de la solidarité. Ce discours est un cri d’alerte, mais aussi un appel à l’action. Un appel à refuser la résignation, à faire reculer l’injustice et à construire des alternatives concrètes. Oui, d’autres choix sont possibles. Oui, le socialisme reste, plus que jamais, une nécessité. Retrouvez ici la vidéo complète ainsi que la retranscription intégrale du discours prononcé ce 1er mai 2025 à Fleurus.

Ce 1er mai 2025, à Fleurus, Paul Magnette a pris la parole devant des milliers de travailleuses et travailleurs rassemblés pour défendre leurs droits, leur dignité et leur avenir. Dans un contexte d’attaques sociales sans précédent menées par les gouvernements de droite, il a rappelé l’importance de la lutte collective et de la solidarité. Ce discours est un cri d’alerte, mais aussi un appel à l’action. Un appel à refuser la résignation, à faire reculer l’injustice et à construire des alternatives concrètes. Oui, d’autres choix sont possibles. Oui, le socialisme reste, plus que jamais, une nécessité. Retrouvez ici la vidéo complète ainsi que la retranscription intégrale du discours prononcé ce 1er mai 2025 à Fleurus.

Le 1er mai, c’est censé être un jour de fête. Mais cette année, il faut le reconnaître, les travailleurs ne sont pas à la fête. Depuis l’installation des gouvernements de droite, on voit chaque jour des attaques sans précédent contre le monde du travail. J’en discutais avec un vieux militant, plus de 80 ans, plus de 60 ans d’affiliation. Il me disait : « J’ai connu les années Michel, j’ai connu les années Martens-Gol, mais je n’ai jamais connu un recul social comme celui-là. » Et il a raison. Pour trouver un recul aussi grave, aussi profond que celui que nous connaissons aujourd’hui, il faut retourner à la loi unique de 1960. Et ce gouvernement est en train de faire une nouvelle loi unique, qui attaque avec une dureté sans précédent les droits des travailleuses et des travailleurs.

Ce que contient cette loi, ce sont des mesures qui vont forcer les travailleurs à travailler plus longtemps, un ou deux ans pour certains, cinq ou six pour d’autres. Celles et ceux qui ne pourront pas prolonger leur carrière perdront plus de 300 euros sur leur pension. Des dizaines de milliers de travailleurs qui travaillent la nuit, des infirmiers, des pompiers, des ouvriers dans la logistique, perdront leurs primes de nuit. Certains devront travailler jusqu’à 48 heures par semaine. Des travailleuses à temps partiel perdront plus de 200 euros par mois. Des travailleurs victimes d’un plan social n’auront plus droit à une prépension. Ceux qui sont épuisés n’auront plus la possibilité d’aménager leur fin de carrière. Pour les enseignants, ce sera la triple peine : ils devront travailler plus et plus longtemps, pour un même salaire et une pension plus petite. Plus de 150 000 chômeurs perdront leur droit dans quelques mois, et 150 000 autres dans un peu plus de deux ans. Les pensionnés perdront en moyenne 1 500 euros. Les invalides et les personnes en situation de handicap perdront en moyenne 1 000 euros par an. Les patients subiront deux milliards d’économies dans les soins de santé, et les soignants perdront 175 euros à cause du report de l’indexation. Et les économies dans les services publics coûteront à chaque famille plus de 2 000 euros par an.

Quand je vous dis que pour trouver un recul social aussi brutal et général, il faut remonter 60 ans en arrière, ce n’est pas une exagération. Et c’est d’autant plus scandaleux que personne n’a voté pour ça. Jamais il n’y a eu un tel écart entre les promesses de campagne et la réalité des politiques. Les travailleurs ne verront jamais la couleur des 500 euros que le MR et Les Engagés leur avaient promis. Leur slogan était « récompenser le travail ». La réalité, c’est : travailler plus pour gagner moins, travailler plus longtemps pour une plus petite pension.

Et pendant ce temps-là, la droite s’attaque à tout ce qui fait vivre notre démocratie : les fonctionnaires, les journalistes, les chercheurs, les défenseurs des droits humains, les militants climatiques, les syndicalistes, les artistes, toutes les formes de contre-pouvoir. Elle multiplie les provocations, divise la société, dresse les gens les uns contre les autres selon leur origine, selon qu’ils ont un emploi ou non, selon qu’ils sont valides ou non. Elle entretient un climat de mépris et de haine, qui alimente la violence et l’agressivité au quotidien. Elle surfe sur la vague mondiale de l’extrême droite, pas seulement aux États-Unis avec Trump, mais aussi ici en Europe. Et comme si cela ne suffisait pas, elle instrumentalise l’insécurité mondiale pour s’attaquer encore un peu plus à la solidarité. Après nous avoir dit pendant des mois que les caisses étaient vides, tout d’un coup, elle décide d’investir 4 milliards dans la défense, sans un euro prévu, tout en continuant à ignorer totalement le sort des Palestiniens, et en s’alignant sur la position des États-Unis de Trump.

Face à cela, chers amis, notre responsabilité est immense. Cela fait 30 ans que je suis militant, 15 ans que je suis élu. Je n’ai jamais vu une telle violence politique contre le monde du travail. Alors notre devoir, c’est de mener avec détermination notre travail d’opposition, de dévoiler ce qu’ils essaient de cacher, d’expliquer les conséquences concrètes de leurs mesures. Ils parlent de chiffres. Nous, nous parlons de vies, de visages, de noms. C’est un travail difficile, parce que ce gouvernement avance comme un rouleau compresseur. Il n’écoute pas les travailleurs, il ne discute pas avec les syndicats. Mais nous ne lâchons rien.

Au Parlement, jour après jour, nous dénonçons les injustices et nous montrons qu’il n’y a pas de fatalité. Et ce travail commence à porter ses fruits. Plus d’une fois, nous les avons déjà fait reculer. Ils ont voulu exclure le congé maternité et maladie du calcul de la pension : nous avons dénoncé, ils ont reculé. Nous nous sommes mobilisés pour préserver le statut d’artiste : ils ont reculé. Nous avons dénoncé la sanction prévue contre ceux qui reprennent une formation : ils ont reculé. Et cet après-midi encore, nous avons dénoncé l’injustice faite aux travailleuses à temps partiel. Et nous les ferons reculer là aussi.

Ce que nous constatons, c’est que la droite ne sait pas comment les gens vivent. Ils décident du haut de leur tour d’ivoire, sans écouter les travailleurs. Ils ne voient pas les familles brisées par leurs réformes. La caissière de Cora, 58 ans, 35 ans de carrière, dans deux ans n’aura plus droit au chômage, ni au CPAS, parce que son mari travaille. Cette famille qui vivait avec 4 000 euros passera à 2 500. L’aide-ménagère de 56 ans, usée, ne pourra pas tenir jusqu’à 67 ans et verra sa pension amputée de 400 euros. Les policiers, les pompiers, devront travailler jusqu’à 67 ans. Les ouvriers du bâtiment, les serveurs, comment feront-ils ? Et cette femme de 60 ans qui vient de perdre son mari, à qui on supprime la pension de survie ?

Voilà la réalité de leurs soi-disant réformes. C’est la souffrance quotidienne de centaines de milliers de personnes. Et tout cela, pourquoi ? Parce qu’ils ne connaissent rien au monde du travail.

Et pourtant, les citoyens ne sont pas dupes. Ils ont compris que cette politique est injuste et inefficace. Injuste, parce qu’elle frappe les faibles et épargne les forts. Il y a 30 milliards de fraude fiscale : pas une mesure contre ça. Les banques font 8 milliards de bénéfices, les multinationales versent 9 milliards de dividendes : aucune contribution demandée. 95 % de l’effort est porté par les travailleurs, les pensionnés, la classe moyenne. Les plus riches sont intouchables.

Et ces politiques sont inefficaces. Exclure les chômeurs, c’est les envoyer vers les CPAS ou les hôpitaux. Le coût sera le même, voire plus. Mais on aura ajouté la souffrance à l’injustice. Et malgré les 12 milliards d’économies sur les pensions, la santé, la Sécurité sociale, ils creusent le déficit. Ils disent qu’ils le font pour nos enfants. Mais ce qu’ils leur laisseront, c’est la pauvreté, une planète à la dérive, et une dette colossale.

Et puis ils disent : « Il n’y a pas d’alternative ». C’est faux. Quand nous étions au gouvernement, nous avons tenu nos promesses. Nous avons relevé la pension minimum de 400 euros. Le salaire minimum de 400 euros. Créé 300 000 emplois. Sorti 250 000 personnes de la pauvreté. Réinvesti dans la santé, le non-marchand. Créé un premier impôt sur la fortune. Nous avons fait la différence.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’opposition. Mais chaque jour, nous démontrons que d’autres choix sont possibles. Le PS, c’est le parti des solutions. Nous proposons un plan pour créer 100 000 emplois, en demandant aux grandes entreprises d’engager et former les chômeurs de longue durée, en les accompagnant. Une réforme fiscale juste, qui taxe les grandes fortunes au-dessus de 5 millions pour rapporter 6 milliards et alléger l’impôt sur le travail. Une réforme des pensions qui tient compte de la vie réelle, de la pénibilité, pour permettre à chacun de travailler en bonne santé et de vivre une pension digne. Une stratégie industrielle pour relancer l’activité productive et retrouver le plein emploi. Nous défendons l’égalité entre les femmes et les hommes. Et nous n’oublions pas la justice internationale.

Dans ce climat terrible, nous, socialistes, sommes la force de résistance. Résister, c’est faire reculer ce gouvernement. Résister, c’est rappeler les principes quand ils sont bafoués. Résister, c’est inventer chaque jour les politiques nouvelles. L’histoire nous enseigne que dans les heures sombres naissent les idées lumineuses. Dans quelques jours, on célébrera les 80 ans de la Libération. C’est dans la Résistance qu’ont été inventées la Sécurité sociale, l’égalité, la démocratie économique, les droits humains, la coopération internationale. Ces idées sont nées dans la nuit. Elles ont changé le monde.

Alors, chers camarades, faisons de l’adversité une force. Écoutons nos concitoyens. Débattons. Formons-nous. Inventons les conquêtes de demain. Préparons-nous à revenir. Plus forts, plus nombreux, plus ambitieux. Portés par la colère populaire, par l’espoir de centaines de milliers de femmes et d’hommes qui, comme nous, ne se résignent pas. Face à ceux qui veulent que nous cédions, rappelons qu’impossible n’est pas socialiste. Face à ceux qui veulent nous diviser, montrons qu’ensemble, on est plus fort.

Oui, les temps sont difficiles. Mais notre histoire prouve que nous ne sommes jamais aussi bons que dans l’épreuve. Mobilisons-nous. Soyons de tous les combats, de tous les débats. Soyons fiers de notre histoire. Brandissons les exemples de celles et ceux qui ont refusé la fatalité. Accueillons toutes celles et ceux qui souffrent dans leurs droits et leur dignité.

Et ensemble, nous écrirons une nouvelle page de la glorieuse histoire du socialisme.

Vive le 1er mai, vive la fête du travail, et vive le socialisme.

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