Réparer la Terre

Les inondations de juillet 2021 en Wallonie ont fait 40 morts et des milliers de victimes qui ont tout perdu : maison, lieu de travail, effets et souvenirs personnels. Ces inondations nous ont cruellement rappelé l’urgence d’affronter la crise climatique.

Nous voulons une transition climatique qui profite à tous, pas à quelques-uns. Une transition climatique qui soutient les efforts des particuliers et qui parie sur l’action collective.

C’est une question de justice essentielle : les plus riches polluent de manière éhontée, tandis que les plus précaires subissent la pollution, le bruit, la dégradation de leur environnement ou encore la « malbouffe », avec des effets terribles sur leur santé.

Les socialistes plaident pour une transformation systémique de notre modèle économique et sociétal. Notre développement doit s’opérer dans le respect de la nature et des ressources, en garantissant des conditions de vie dignes pour chacune et chacun. Nous voulons atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, tendre vers le zéro déchet, utiliser sobrement les matières premières non renouvelables, protéger la population et la biodiversité.

Nous voulons sortir de la logique de surproduction, de surprofit et de surconsommation pour garantir à la fois les droits fondamentaux et un avenir durable pour la planète. Une telle dynamique nécessite d’opter pour la planification écosociale, en donnant la priorité à la satisfaction des besoins essentiels des populations et à la protection des plus vulnérables, tout en s’assurant de la stabilisation du climat, des écosystèmes et des ressources.

À travers la planification, la puissance publique retrouve un rôle moteur dans l’accélération de la transition climatique, en définissant les priorités de production et de consommation, en pilotant les investissements publics et l’innovation et en réduisant drastiquement les incertitudes sociales et économiques.

Nous voulons un territoire adapté, protecteur des populations et de la nature, propice à la transition économique. Les politiques de l’aménagement du territoire doivent rendre celui-ci davantage résilient, inclusif, créatif et sobre.

Nous voulons une transition énergétique juste qui offre des perspectives positives à tous les ménages, sans exception, en articulant la décarbonation du modèle énergétique avec l’équité sociale, la solidarité intergénérationnelle et la protection des écosystèmes et des ressources. La transition ne doit pas créer de nouvelles vulnérabilités mais au contraire favoriser la solidarité à travers le développement de sources locales d’approvisionnement, d’un mix énergétique diversifié, d’un réseau résilient et efficace et d’une consommation responsable et équitable. Nous voulons une réappropriation collective de l’énergie par les pouvoirs publics et les citoyens, notamment par un producteur et fournisseur public d’électricité au niveau régional. Nous voulons développer l’isolation par rue ou par quartier pour permettre à tous de bénéficier de la transition énergétique. Nous voulons fixer, au niveau européen, le prix de l’électricité en fonction du prix moyen de production plutôt que du prix de production des seules centrales marginales au gaz.

Nous prônons une mobilité équitable qui agit directement sur l’exclusion sociale. Nous voulons adapter la mobilité aux « bassins de mobilité » plutôt qu’aux frontières administratives. Nous voulons garantir un accès universel aux transports publics en instaurant progressivement la gratuité totale. Nous voulons, en zone rurale tout particulièrement, renforcer l’adéquation de l’offre de transport public à la demande de mobilité.

Nous voulons protéger les terres et rompre avec les modèles agricoles et alimentaires libéraux qui ne répondent pas à l’intérêt général. Nous défendons la transition vers un modèle agroalimentaire durable qui protège la santé et les revenus des agriculteurs et préserve la santé des citoyens et des écosystèmes. Nous améliorerons les conditions des travailleurs des chaînes agricoles et alimentaires, en facilitant l’accès à la terre et en garantissant une rémunération décente aux agriculteurs. Nous favoriserons une alimentation de qualité, accessible à toutes et tous, et un bon équilibre nutritionnel.

Nous considérons la biodiversité, l’eau, le sol et l’air comme des biens environnementaux communs. Nous voulons reconnaître le lien de dépendance entre l’état de la biosphère et la vie humaine. Nous voulons garantir la qualité et le bon fonctionnement des biens communs à travers des politiques de protection, de conservation et de restauration. Nous voulons mobiliser une action collective pour assurer une gouvernance et une gestion solidaire et équitable des biens communs.

Nous favoriserons de nouveaux modes de production, d’élevage et de consommation d’animaux. Nous privilégierons les circuits courts, locaux et de proximité, où qualité des aliments, réduction des inégalités sociales et respect de la dignité animale forment un tout indissociable.