L’école constitue un des enjeux fondamentaux pour la société d’aujourd’hui et celle de demain. Lieu de vie et d’apprentissage, lieu de sociabilisation et de savoir, lieu d’émancipation et de découverte, l’école est en pleine mutation. Les évolutions sociales, l’individualisation de la société, le numérique, les attentes des jeunes, le rapport au savoir et à l’information bouleversent profondément l’école et obligent à revoir son rôle, son mode de fonctionnement, ses méthodes et son organisation.
Durant les cinq années de la législature 2019-2024, l’école a poursuivi la mise en oeuvre de l’importante réforme systémique qu’est le Pacte pour un enseignement d’excellence. Cette réforme, entamée en 2015 et qui s’inscrit dans une durée longue, a pour ambition d’améliorer considérablement la qualité de notre enseignement et d’en réduire les fortes inégalités structurelles. Une série de réformes importantes a été entamée et concrétisée par Caroline Désir. Il s’agit désormais de poursuivre et d’amplifier le travail en faveur d’une école qui émancipe et veille au bien-être de ses acteurs, d’une école plus égalitaire et qui offre à toutes et tous les mêmes chances de réussite, d’une école qui donne les clés d’une citoyenneté active et responsable, d’une école ancrée dans la transition écosociale et qui propose aux élèves et à l’ensemble des membres du personnel des conditions de travail optimales.
Pour le PS, la réduction des inégalités passe par la mise en oeuvre progressive de la gratuité scolaire. En effet, alors qu’en théorie, l’enseignement obligatoire est gratuit dans notre pays, en pratique de nombreux coûts sont encore réclamés aux parents. Le PS propose dès lors de prendre des mesures afin de tendre progressivement vers la gratuité de l’enseignement, et notamment de :
- Offrir un repas chaud de qualité à tous les élèves de l’enseignement fondamental comme c’est déjà le cas dans les écoles à encadrement différencié, à travers la création d’un véritable service public de l’alimentation scolaire. Les producteurs et fournisseurs locaux de l’alimentation seront privilégiés et les fontaines à eau seront généralisées dans toutes les écoles ;
- Poursuivre la mise en place progressive de la gratuité des fournitures scolaires, qui concerne actuellement les élèves de la première maternelle à la troisième année primaire incluse ;
- Rendre les voyages et les sorties scolaires accessibles à tous les élèves, en poursuivant une politique régulatoire des prix ;
- Prendre toute autre mesure qui permettra de réduire les coûts scolaires, notamment la mise à disposition de matériel informatique aux élèves, l’intégration du temps de midi au temps scolaire, la suppression des coûts des heures d’étude et de l’accueil extra-scolaire, la lutte contre la pratique de minerval déguisé, le soutien aux achats groupés et à la réutilisation de matériel et une meilleure information aux parents sur ce que l’école peut facturer.
Alors qu’un jeune sur deux a déjà doublé au moins une fois à 15 ans, lutter contre l’échec scolaire et le redoublement doit être au coeur des politiques d’enseignement. A cet égard, le PS propose notamment de :
- Poursuivre et élargir le déploiement d’heures d’accompagnement personnalisé dans la grille horaire de tous les élèves, qui permettent de travailler en petits groupes et de proposer une remédiation quasi immédiate aux élèves qui rencontrent des difficultés ;
- Généraliser les évaluations formatives tout au long du parcours scolaire qui permettent, sans sanctionner l’erreur, d’identifier les lacunes et d’y remédier ;
- Limiter le nombre d’élèves par classe en réduisant la taille du groupe-classe en fonction des spécificités de chaque niveau et type d’enseignement mais aussi des matières enseignées. Dans les écoles à encadrement différencié, qui concentrent le plus de difficultés scolaires, la taille des classes doit évoluer vers un nombre de 15 élèves maximum ;
- Veiller à ce que toutes les possibilités de remédiation et d’aide aux élèves en difficulté aient été mises en place avant d’envisager le redoublement d’un élève. Il est nécessaire de maintenir la possibilité de faire redoubler un élève lorsque l’équipe éducative n’identifie pas d’autre issue que celle-ci. Néanmoins, le redoublement doit devenir l’exception et la remédiation la règle.
L’école est avant tout un lieu de vie et un lieu de sociabilisation, un lieu qui accueille et accepte chaque élève comme il est, avec ses différences et ses spécificités. La construction d’une école pleinement inclusive, dans laquelle chaque élève est accompagné et soutenu de manière adaptée à ses besoins spécifiques, est une priorité. Le bien-être, l’épanouissement et les bonnes conditions de travail de l’ensemble de la communauté scolaire (élèves, enseignants, personnels administratifs et ouvriers) doivent être au centre de nos préoccupations. L’école est également un lieu où doivent se construire la démocratie et la citoyenneté. A cet égard, le PS propose de :
- Poursuivre la réforme de l’inclusion et la mise en oeuvre progressive des pôles territoriaux, permettant d’apporter des réponses adaptées, à travers des aménagements raisonnables, aux besoins spécifiques des élèves au sein de l’enseignement ordinaire. Le PS propose également de faciliter la création de classes à visée inclusive au sein de l’enseignement ordinaire. Enfin, l’école inclusive ne peut et ne doit pas signifier la fin ou l’abandon de l’enseignement spécialisé. Au contraire, l’école inclusive, c’est répondre aux besoins spécifiques de chaque élève et, dans certains cas, c’est l’enseignement spécialisée qui y répond le mieux. Dans ce cadre, le PS propose d’améliorer la couverture territoriale de l’enseignement spécialisé, avec une attention particulière portée à la question des transports scolaires. Dans l’enseignement spécialisé qualifiant, une réflexion sera menée quant aux options proposées afin de renforcer le développement des capacités professionnelles et l’épanouissement et l’insertion futurs par l’emploi ;
- Intensifier la lutte contre le harcèlement et la violence scolaires, contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, le sexisme et les violences liées aux genres et aux orientations sexuelles. Chaque école doit s’inscrire avec force dans la lutte contre ces phénomènes de haine, notamment en appliquant une tolérance zéro, en soutenant les victimes et menant des actions de sensibilisation ;
- Mettre en place un plan de prévention des risques psychosociaux à l’école et accompagner les établissements scolaires dans la mise en place des outils de prévention, dans une dynamique participative incluant totalement les élèves. Il s’agira notamment de renforcer le suivi de la santé mentale des élèves, en collaboration avec les centres psycho-médicosociaux dont les missions seront clarifiées et qui bénéficieront d’un refinancement leur permettant de se déployer efficacement au bénéfice de la santé mentale des jeunes, de la lutte contre le décrochage et de la prévention ;
- Renforcer la démocratie scolaire et l’éducation à la démocratie et à la citoyenneté. Le PS propose de poursuivre le travail entamé, notamment en approfondissant les concertations, afin d’étendre le cours de philosophie et de citoyenneté à deux heures par semaine dans l’enseignement officiel et que cette démarche puisse également s’opérer dans les autres réseaux d’enseignement. Les cours de morale laïque non confessionnelle et de religion seront maintenus pour les enfants dont les parents en font la demande et leurs horaires devront garantir leur parfaite accessibilité. La mise en place de cette réforme ne pourra entrainer la perte d’emplois pour les enseignantes et les enseignants concernés en place, emploi qui sera dès lors pleinement garanti. Par ailleurs, les écoles veilleront à renforcer la démocratie scolaire en encourageant l’expression des élèves et en développant les pratiques participatives. Enfin, l’éducation aux médias sera renforcée, notamment en vue d’apprendre à déconstruire les fake news et à lutter contre les complotismes ;
- Poursuivre la réhabilitation du bâti scolaire et sa transition vers les enjeux climatiques, énergétiques et pédagogiques du 21ème siècle, en mettant en oeuvre le vaste chantier de rénovation des bâtiments scolaires de près de deux milliards d’euros initié par le Ministre Frédéric Daerden. Une attention sera en outre portée à la végétalisation des lieux scolaires ainsi qu’à la sécurisation et à l’amélioration de la qualité de l’air aux abords des écoles.
Le PS fait du soutien des équipes éducatives et de la lutte contre la pénurie d’enseignants une priorité. Cela passe notamment par :
- Prendre toute mesure permettant d’améliorer le bien-être au travail, notamment en diminuant la taille des classes, en créant un service de soutien psychosocial à destination de l’ensemble des membres du personnel, en renforçant le droit à la déconnexion, en améliorant le climat scolaire tout en veillant à diminuer les risques psychosociaux et en développant le coenseignement et les plateformes d’échanges pédagogiques ;
- Réaliser avec tous les acteurs concernés (syndicats, pouvoirs organisateurs, acteurs de l’enseignement supérieur, pouvoirs publics, etc.) un plan global de lutte contre la pénurie d’enseignants. Ce plan devra envisager tous les paramètres susceptibles de rendre le métier plus attractif sur le long terme : valorisation de la fonction, recrutement, accompagnement des jeunes enseignants, formation initiale et continue, rémunération, enseignants de seconde carrière, etc. ;
- Poursuivre la mise en place d’actions visant à stabiliser les jeunes profs dans le métier, comme une charge horaire adaptée ou la création de cellules mobiles de soutien pédagogique et psycho-social ;
- Mieux aménager la fin de carrière des enseignants, par des mesures d’allégement de la charge face à la classe et un transfert de compétences vers les enseignants débutants.
Implémenté de façon progressive depuis la rentrée 2020, le tronc commun, c’est-àdire la mise en place d’un parcours commun et pluridisciplinaire pour tous les élèves de la 1ère maternelle à la 3ème secondaire incluse, doit permettre d’offrir à ceux-ci les clés d’une émancipation personnelle, de développer tous les talents et de maitriser tous les savoirs requis, quel que soit le milieu d’origine des élèves. Pour y parvenir, le PS propose de :
- Poursuivre la mise en place du tronc commun en assurant son caractère pluridisciplinaire (enseignements généraux, techniques, professionnels, sportifs et artistiques) et orientant. Il s’agira ainsi de faciliter le déploiement des activités techniques et leur inscription concrète dans la grille horaire des élèves, ainsi que des activités de découverte de filières, d’entreprises, d’acteurs associatifs, de secteurs. Chaque élève pourra ainsi poser un choix éclairé et positif quant à son orientation post-tronc commun ;
- Abaisser l’âge de l’obligation scolaire à 3 ans afin de systématiser la fréquentation régulière de l’école dès le plus jeune âge et poser ainsi les bases des capacités d’apprentissage de tous les élèves ;
- Encourager le développement de pédagogies innovantes et enrichir les approches pédagogiques pour les faire mieux correspondre aux besoins d’apprentissages des élèves ;
- Renforcer la maitrise des apprentissages par tous les élèves, en développant notamment l’enseignement de la lecture et le goût des livres, les compétences en mathématiques par des approches plus concrètes, le raisonnement scientifiques et la découverte des métiers scientifiques et techniques ainsi que les savoirs et compétences numériques. L’apprentissage des langues devra être renforcé par l’amélioration des pratiques pédagogiques incluant des pratiques immersives. Enfin, toutes les disciplines artistiques devront être présentes et valorisées dans le parcours des élèves. De façon transversale, l’esprit critique sera placé au coeur des apprentissages ;
- Créer un cadre juridique permettant une reconnaissance officielle d’écoles du tronc commun, organisant l’ensemble des niveaux d’enseignement du tronc commun dans le cadre d’un projet pédagogique unique et d’un parcours de l’élève continu.
Les trois dernières années de l’enseignement secondaire (à l’issue du tronc commun) comporteront deux filières : une filière de transition et une filière de qualification. Quelle que soit la filière choisie par l’élève, il s’agira de développer des objectifs ambitieux, notamment en termes d’exigences des apprentissages attendus, de lutte contre l’échec scolaire, d’autonomisation et de responsabilisation des élèves, de développement de l’esprit critique et d’une citoyenneté active, d’orientation positive, d’intensification des pratiques de stage et des collaboration avec les acteurs extérieurs à l’école et de préparation aux transitions vers l’enseignement supérieur.
Concernant la filière « qualifiante », actuellement trop souvent dévalorisée, le PS souhaite poursuivre les réformes afin de lui permettre de devenir la filière d’excellence qu’elle doit être, gage d’une intégration socioprofessionnelle réussie et d’une formation générale solide. C’est pourquoi le PS propose de :
- Simplifier le paysage de l’enseignement qualifiant en mettant en place deux parcours à l’issue du tronc commun : un parcours en alternance pure à temps plein, qui donne à l’élève l’accès à une pratique professionnelle de terrain et une confrontation directe avec le monde professionnel. Il s’agira de faire de l’alternance une méthode pédagogique d’excellence, en mettant en place des parcours d’apprentissage clairs et lisibles pour l’apprenant, simplifié pour les entreprises et pour les opérateurs. Le second parcours possible sera un parcours de plein exercice, qui continuera à donner une place importante aux cours généraux et intégrera des périodes en entreprises (stages) et davantage de pratique professionnelle ;
- Renforcer les liens entre les deux types d’enseignement qualifiant et les secteurs professionnels afin notamment de se faire rencontrer au mieux l’offre et la demande de contrats d’alternance et de stages professionnels ;
- Veiller aux enjeux sociaux de la réorganisation des filières de l’après-tronc commun, notamment en renforçant les dispositifs de formation continue permettant aux professeurs des cours techniques et de pratique professionnelle de mettre constamment à jour leur connaissance des réalités et des techniques du métier enseigné et en maintenant l’emploi.
Concernant la filière de transition, actuellement l’enseignement général, qui doit donner aux élèves une formation générale solide et ambitieuse, le PS propose de :
- Préparer au mieux les élèves à l’enseignement supérieur, en encourageant davantage les méthodes pédagogiques favorisant l’autonomie des élèves, en mettant en place des modules « méthodes de travail », en intégrant des enseignements par projet et pluridisciplinaires et en renforçant l’enseignement des langues ;
- Intégrer progressivement des stages au sein des secteurs professionnels, afin de découvrir les métiers offerts par l’enseignement supérieur, de permettre à l’élève de renforcer ses compétences et de se confronter au monde professionnel ;
- Mieux accompagner l’orientation des élèves vers l’enseignement supérieur afin d’y réduire l’échec et les mauvaises orientations.
Enfin, le PS souhaite lutter contre un marché scolaire anachronique et inefficace, lié à l’existence de plusieurs réseaux d’enseignement différents, en prenant toute mesure qui permettrait de limiter les effets du marché scolaire sur les élèves, les enseignantes et enseignants et sur le système dans son ensemble, comme la limitation de la publicité pour les écoles par exemple. Le PS promeut également un enseignement public fort à travers la réaffirmation de ses valeurs (la neutralité, l’accessibilité à tous, l’exigence de ses apprentissages, la lutte contre les inégalités scolaires, l’ouverture au monde, etc.) et des synergies plus fortes entre les trois réseaux d’enseignement officiel (Wallonie-Bruxelles Enseignement, les communes et les provinces).