Nos sociétés dépendent des ressources naturelles telles que l’eau, l’air, le sol, la biodiversité dans son ensemble à travers des services écosystémiques qu’elles assurent. Indispensables pour couvrir nos besoins vitaux, maintenir notre équilibre mental, renforcer la cohésion sociale, etc., elles sont généralement disponibles de manière limitée, peu renouvelables et doivent être partagées avec les autres vivants de la planète. Historiquement, l’exploitation et la consommation de ces ressources, l’économie linéaire, leur marchandisation, l’imperméabilisation des sols, la production des déchets, etc., ont entrainé avec le temps des conséquences désastreuses tant sur la pérennité des ressources naturelles que sur leur accessibilité à tous.
Plutôt qu’une ressource à exploiter à l’infini, le PS considère l’eau, l’air, le sol, la biodiversité, la nature, la forêt et même les déchets comme étant des biens environnementaux communs. Ils doivent être protégés, valorisés et gérés efficacement et durablement. Leurs bénéfices doivent être distribués équitablement pour que les plus vulnérables peuvent y accéder.
Concernant l’eau, l’air et le sol, le PS veut élaborer des plans d’action transversaux pour maintenir leur bonne qualité. Des mesures d’évaluation et de contrôle seront renforcées pour limiter l’exposition à la pollution. Les citoyens seront davantage informés pour les prévenir par rapport aux risques et les sensibiliser aux enjeux de la santé publique. Le PS propose notamment de :
- Inscrire dans la Constitution l’accès à l’eau et à l’assainissement comme un droit humain fondamental ;
- Privilégier la prévention primaire en limitant la pollution à la source. Pour réduire les polluants et en concertation avec l’autorité fédérale, il s’agit notamment de limiter la mise sur le marché des substances toxiques pour la santé et encourager les producteurs à trouver des alternatives ;
- Consolider l’évaluation, l’analyse et le suivi des contaminants émergeants, notamment les PFAS ;
- Renforcer les cadres légaux fédéral et régional pour la lutte contre la pollution de l’air intérieur et de l’air extérieur et contre les nuisances sonores ;
- Faciliter l’accès et le croisement des bases de données environnementales, socioéconomiques et de la santé ;
- Au niveau européen, défendre l’adoption de la directive relative à la santé des sols et l’atteinte de l’objectif « zéro pollution » d’ici 2050 ;
- Renforcer la surveillance et le suivi de l’état de santé des sols. Dans ce cadre, il est essentiel de développer des indicateurs de santé selon le type d’utilisation (agricole, urbain, industriel, etc.). Cette surveillance permettra aux acteurs concernés de prendre les mesures nécessaires pour préserver la qualité des sols et assurer leur gestion durable. Il conviendra d’adopter en particulier une approche préventive en ce qui concerne les produits azotés et produits chimiques persistants (type PFAS) ;
- Améliorer la communication au public sur la qualité de l’air et la qualité des sols.
Concernant la biodiversité, la nature et la forêt, malgré leur rôle crucial dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ils sont actuellement soumis à une pression anthropique qui, associée au changement climatique, modifie leur fonctionnement et entraine leur dégradation irréversible. Le PS veut s’attaquer prioritairement aux causes du déclin : destruction des habitats, pratiques agricoles et sylvicoles intensives, artificialisation des sols, pollution, etc. Il souhaite oeuvrer à leur préservation, leur restauration et leur usage durable. Par ailleurs, le PS prône un accès équitable et durable aux services écosystémiques rendus par la biodiversité, la nature et la forêt. Ainsi, il propose principalement de :
- Transposer en Wallonie le règlement européen sur la restauration des écosystèmes naturels permettant notamment d’assurer le bon état de conservation d’au moins 30 % d’espèces et d’habitats menacés à l’horizon de 2030 ;
- Mettre en oeuvre la stratégie Biodiversité 360° proposée durant la législature 2019-2024 par le Gouvernement wallon ;
- Soutenir les communes pour qu’elles appliquent les dispositions relatives au réseau écologique et aux infrastructures vertes au niveau local et/ou supracommunal ;
- Encourager les initiatives locales de végétalisation des communs à l’instar des projets de désimperméabilisation, des plans canopée, des plans « nature dans ma commune », etc. ;
- Améliorer l’état de conservation de la biodiversité forestière et la continuité des liaisons écologiques des forêts ;
- Développer une vision stratégique de la forêt de demain en impliquant tous les acteurs concernés pour donner un cadre stratégique au programme forestier régional en cours de finalisation ;
- Assurer l’adaptation de la forêt aux changements climatiques et renforcer sa résilience ;
- Obliger les propriétaires et les gestionnaires de forêts à améliorer la quantité́ et la qualité́ de l’écosystème forestier et/ou à augmenter ses services écosystémiques ;
- Renforcer la filière bois wallonne et limiter les grandes exportations du bois wallon ;
- Inciter la création des coopératives forestières permettant d’instaurer une gestion collective de la ressource et de limiter la fragmentation de la forêt wallonne ;
- Réformer la loi sur la chasse, en concertation avec les chasseurs, les acteurs de la protection de la biodiversité́, les gestionnaires privés et publics et les utilisateurs des massifs forestiers ;
- Interdire le nourrissage artificiel du grand gibier permettant le retour à l’équilibre forêt-gibier ;
- Interdire le lâcher de gibier sauf en cas de repeuplement dans les habitats favorables dans le cadre de plan d’actions de restauration des populations
Concernant les déchets, devenus des déchets-ressources plutôt que des déchetsnocifs, le PS les considère comme une source de matière première secondaire qui se valorise à travers la transition vers une économie circulaire résiliente et socialement responsable. Parmi les mesures visant à réduire, recycler et réutiliser les déchets, le PS propose notamment de :
- Continuer à̀ défendre, au niveau international, la mise en place d’un traité mondial pour mettre fin à̀ la pollution plastique ;
- Continuer les efforts de renforcement des normes et d’amélioration de la conception des produits, au niveau européen et fédéral ;
- Prolonger la durée de garantie légale obligatoire des produits ayant un indice de durabilité́ élevé́ ;
- Formuler un cadre légal pour lutter contre le gaspillage alimentaire à toutes les étapes de la chaîne ;
- Viser l’élimination totale des emballages à usage unique. Dans ce cadre le développement d’alternatives réutilisables et de leur chaîne logistique doit être accéléré́ ;
- Soutenir le secteur de la gestion des déchets pour financer la décarbonation des processus ;
- Encourager l’utilisation des matériaux recyclés dans le secteur de la construction et valoriser les matériaux issus des projets de démolition.