Agriculture nourricière

La situation agricole est également préoccupante en Belgique. La Wallonie a perdu plus de la moitié de ses exploitations depuis 1990 avec à la clé une hausse des exploitations de plus de 100 ha de SAU. Face au potentiel départ à la retraite de 70% des agriculteurs et par manque de repreneurs, les petites et moyennes fermes disparaissent. Ces réalités entrainent un déséquilibre du marché foncier agricole et une difficulté de transmission et d’installation des nouveaux agriculteurs.

Par ailleurs, le métier d’agriculteur devient bureaucratique avec plus de normes, plus de formulaires à remplir pour solliciter les subventions. Les revenus des agriculteurs sont inférieurs de 40 % à 60 % par rapport au revenu moyen du travail des autres secteurs économiques.

Pour le PS, il faut sortir du modèle productiviste actuel qui ne permet plus aux agriculteurs de vivre dignement et dont les impacts sur leur santé (en ce compris leursanté mentale) et l’environnement sont nombreux. Pour y parvenir, il est essentiel d’outiller les agriculteurs et les agricultrices pour leur permettre d’être acteurs de la transition.

Le PS est avec les agricultrices et les agriculteurs pour défendre une agriculture rémunératrice et nourricière. Il plaide pour un nouveau modèle qui doit à la fois protéger la santé et les revenus des agriculteurs et préserver la santé des citoyens et des écosystèmes. Il doit aussi améliorer les conditions des travailleurs des chaînes agricole et alimentaire avec un accès facile à la terre et une rémunération décente. Le PS défendra :

  • Une production agricole écologique, sociétale et éthique doit à la fois nourrir les citoyens, s’adapter aux changements climatiques et protéger les agriculteurs, les agricultrices et les citoyens. Elle doit également rendre accessible les terres agricoles aux jeunes agriculteurs. Pour y parvenir, le PS propose notamment de :
    • Continuer les efforts de réduction progressive de l’usage des pesticides et des produits chimiques qui ont des effets néfastes sur la santé des agriculteurs, des citoyens et des écosystèmes. L’accompagnement des agriculteurs sera renforcé afin de les aider dans le recours aux solutions alternatives non-polluantes. Une telle politique doit s’appliquer au niveau européen afin d’harmoniser les normes ;
    • Amplifier les connaissances et l’accompagnement afin de développer une expertise wallonne en matière de transition agroécologique ;
    • Redéfinir la zone agricole dans le code de développement territorial (CoDT) et y intégrer la fonction « nourricière » comme fonction principale une telle mesure doit s’accompagner par la création d’un plan de protection des zones ayant une fonction nourricière avérée ;
    • Réguler le marché des terres agricoles afin de lutter contre la hausse des prix et les pratiques spéculatives et protéger le foncier public ;
  • Une activité agricole rémunératrice et protectrice des agriculteurs qui garantit des revenus décents, la lutte contre la concurrence déloyale et une distribution équitable des aides de la politique agricole commune (PAC). Ainsi, le PS propose principalement de :
    • Refuser la ratification des accords commerciaux en cours de négociation au niveau européen encourageant un modèle agricole exportateur, non durable et extensif ;
    • Renforcer les interventions de marché afin de garantir des rémunérations plus justes et stables aux agriculteurs européens ;
    • Adopter une loi sur la protection des prix agricoles ;
    • Proposer des critères plus stricts pour la définition du statut d’agriculteur actif afin de mieux cibler les bénéficiaires des aides de la PAC ;
  • Une industrie agroalimentaire durable en redynamisant l’écosystème alimentaire et en encourageant les initiatives de circuits courts notamment au sein des cantines scolaires et des collectivités publiques. Il s’agit également de tendre vers une alimentation équilibrée et accessible pour tous en inscrivant le droit à l’alimentation dans la Constitution, en instaurant un bouclier tarifaire sur les produits alimentaires de base et en soutenant les initiatives citoyennes et les projets d’économie sociale liés à l’agriculture et l’alimentation, etc.